
Alek Wek qui retire sa perruque blonde en signe de contestation
DISCRIMINATION DANS LE MONDE DU LUXE : que penser des nombreuses polemiques ?
RACISME ! Ce cri de colère, de désespoir, d'incompréhension résonne dans tous les milieux, mais encore plus dans le domaine de la mode. De nombreux débats et scandales ont fait rage, et cela, depuis des années. Des protagonistes se sont révoltés contre ce système qui se montre raciste par des propos, des mises en scène ou des discriminations notoires. Tout comme Alek Wek et son fameux lancé de perruque blonde, faisons preuve de courage et parlons de ce thème.
MANQUE DE DIVERSITÉ SUR LES PODIUMS
L'hégémonie des top models de type caucasiens n'est plus un secret. Il suffit de regarder les castings aux défilés, les nominations pour les événements de mode, etc. Tout est prévu à l'avantage des mannequins peaux blanches. C'est un simple constat, non un jugement.
MANQUE DE DIVERSITÉ DANS LA DIRECTION ARTISTIQUE
Dans ce domaine, on observe également un manque de diversité. Les directeurs artistiques des Maisons de Couture les plus célèbres sont dirigés par des hommes et quelques femmes sont toujours les mêmes. Bien évidemment, nous avons des nouvelles personnalités à la tête des marques de luxe. Mais est-ce assez ? Devons-nous voir cela comme des exceptions ?

RIHANNA, fondatrice de la Maison Fenty

Olivier Rousteing, Directeur Artistique Balmain et Balmain Army

Virgil Abloh, le regretté fondateur de la maison Off-White et Directeur Artistique Louis Vuitton Homme décédé le 28 novembre 2021

Maximilian Davis, Directeur artistique de la maison Salvatore depuis Mars 2022
SCANDALES RACISTES
Le dernier scandale en date, parmi tant d'autres, est lorsqu' Adut Akech a été confondu avec le mannequin Anok Yai dans un magasin australien. Rappelons que l'Australie et le pays de refuge de la belle Adut Akech.

Adut Akech Bior,

Anok Yai,
UNE ODE A LA DIVERSITÉ : DÉFILE VALENTINO HAUTE COUTURE.
Pourtant, dans toutes ces histoires, il y a des créateurs qui savent apprécier la beauté des mannequins noires et métisses. La Maison Valentino a offert un défilé fort en émotion et en symbole. Ce défilé a été totalement bien reçu et de nombreux invités ont applaudi et apprécié le message véhiculé par Pierrpaolo Piccioli. Tous les éléments ont été effectués avec cohérence. En effet, en ce qui concerne le make-up, la Maison de Luxe avait fait appel à la célèbre Pat McGrath pour sublimer les peaux ébènes de la majorité des mannequins présents. La musique était assurée par l'artiste Roberta Flack. Pierpaolo Piccioli n'a pas fait les choses à moitié selon moi.
Mais comment expliquer que ce genre de défilé soit bien reçu par les critiques de mode, les médias, les invités, mais que pourtant, les choses ne vont pas plus loin ? Le respect envers les mannequins noirs n'est pas plus pris en considération. Les créateurs noires et métis, doivent-ils demander le respect ?

Défilé maison Valentino Haute Couture collection printemps-été 2019 à Paris Par Pierrpaolo Piccioli
Ma réponse est simple. En tant que femmes noires, il n'est pas de notre ressort d'éduquer les personnes ou encore de nous adapter à des règles qui ne nous conviennent pas. Ces règles me semblent claires : plus la couleur de peau est foncée, moins on octroie de considération. Sachant cela, les protagonistes doivent créer leurs propres règles sans avoir à demander le respect aux autres.
Certaines déclarations me dérangent, comme celle de Naomi Campbell qui ne comprend pas pourquoi il n'existe pas de Vogue Africa. La question est légitime, puisqu'il existe un Vogue France, Vogue UK, Vogue Australia, Vogue Korea, Vogue Arabia ... Mais ce que j'ai envie de répondre à la "Panthère", c'est que si nous souhaitons plus de médias qui rehaussent la culture Noire ou Africaine, pourquoi le demander aux autres ? Pourquoi ne pas le créer ? Dans son cas, ce n'est pas comme si elle n'en avait pas les moyens matériel, financier ou humain. Peut-être est-ce un manque de volonté ? Cela peut se comprendre. Tout comme il est compréhensible que Vogue ne voit peut-être pas l'importante de décliner un Vogue Africa.

Défilé YEEZY par Kanye West
Ce que j'essaie d'expliquer, c'est qu'il est normal de ne pas vouloir parler de la culture noire si cela ne correspond pas à la direction artistique du magazine ou encore s'il peut avoir un manque de connaissances, de maîtrise autour du sujet. La chose qui serait malvenue, est que la culture noire ainsi que ces protagonistes soient méprisés. Le mépris et la discrimination doivent être condamnés. Mais nous ne sommes pas légitimes de demander à ce que l'on nous représente. Soyons assez indépendant des systèmes qui ne souhaitent pas nous respecter, mais sachons apprécier les clins d'œil effectués avec brio, car les scandales ne doivent pas être les seules choses à être dénoncé.
